Ce monstre des forêts pue du matin au soir, crache partout, mange comme
quatre, bave autant qu'un crapaud, chie dans les roses !
Bête comme ses pieds, il est néanmoins chaussé de bottes de peaux de bêtes.
Il est stupide mais pas fou et sait très bien qu'un animal de son espèce sera
plus crédible avec des semelles de brute plutôt qu'en petits souliers...
Son travail consiste en l'abattage d'arbres. Notre homme des bois est donc
un bûcheron. Ce qui ne l'empêche nullement d'aller en ville pour s'enivrer à
moindre coût dans des bars crapuleux. Et, accessoirement, pour s'enfiler des
femelles pour pas un rond. Ce loup de la nuit paye ses saillies douteuses en
nature : soit il offre à ces dames du gibier, soit il se propose de retourner
leur jardin à coups de pelles. Costaud comme il est, le labeur ne l'effraie
guère.
Son coeur est une pierre, il déteste les effusions de tendresse. Lui, il
cogne au lieu de faire dans la dentelle. Il n'a pas de temps à perdre avec des
délicatesses. Ce qui l'intéresse, ce ne sont pas les fleurs mais la viande
fraîche, la barbaque, la chair à croquer. Et la gnôle qui va avec.
Il est heureux comme ça, ce bestiau !
Il vit dans son antre, une grosse cabane quelque part dans les tréfonds
forestiers, isolé du reste du monde, aussi solitaire qu'un sanglier.
Il schlingue du lever au coucher, piétine les violettes, avale des
quartiers de chevreuils, postillonne à la face des fées et se torche le cul avec
des feuilles de salade !
Mais attention, cet ours préhistorique est particulièrement attentif à vos
mots, malgré tout.
Si vous lui faites remarquer qu'il ronfle comme un rossignol, il risque de
pleurer comme un enfant.
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