mardi 10 septembre 2024

50 - La brume

La brume de novembre enchante mon âme lunaire.

Le brouillard de l’automne est l’écume du ciel, le point culminant de l’année, le sommet des jours sans histoire.

C’est un nuage descendu sur Terre, un vent immobile qui fige le temps, un tombeau humide qui dissimule les corbeaux et fait ressortir leur chant rauque au coeur du silence.

Ce vaste fantôme de la morte saison qui m’entoure blanchit mes pensées, éclaire mes pas, et vaguement me fait quitter le sol...

La bruine est un poème d’eau et de blancheur berçant oiseaux des champs et esthètes égarés.

Je suis heureux et serein en pleine fumée : c’est dans ces vapeurs que je monte et que je m’envole.

Derrière ce voile laiteux la Lune se montre encore plus proche, plus amie, plus spectrale.

Alors son sourire pâle, si paisible, se confond avec son front de moqueuse, avec ses joues de joueuse, avec sa chandelle de morte et je ne sais plus très bien qui m’appelle dans le firmament... Un rêve ? Un clair cauchemar ? Un nouveau visage ? Une vieille chimère ?

Lorsqu’aux soirs propices s'installe la nébulosité, des ailes -froides ou vives je ne saurais le dire, mais molles et muettes c’est certain- me font voyager vers les horizons inconnus, phosphorescents, doux et inquiétants de Séléné, les nappes lactescentes d’en bas répandant leur haleine fantasmagorique sur le satellite qui, imprégné de mystère, diffuse sa lumière de cadavre.

VOIR LES QUATRE VIDEOS :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire