Sous l’azur plein de flots et de lumière, de vents fous et de rêves sans
fin, est sise ma cabane.
Entouré d’herbes sauvages, baigné de clarté, plongé dans la solitude des
grands espaces, ce vaisseau statique vogue en silence sur la verdure qui ondoie
au gré de la brise.
Mon humble demeure est comme une barque perdue dans l’immensité végétale.
C’est sous ce pauvre abri de bois que bat mon coeur d’ogre solitaire.
J’ai une âme d’ours, des bottes de lourdaud et des légèretés de hibou. Ce
monde trop technologique me pèse, je n’aime que les choses rustiques, les
vieilleries d’un autre siècle, les jours anciens, les âges révolus aux senteurs
pastorales, les sacs en jute, les modestes chandelles et les moulins aux ailes
blanches.
Je n’appartiens pas à votre société si bien organisée, proprette, si
confortable et prévisible qu’elle en devient déshumanisante. Pour sentir la
vie passer dans mon sang, moi j’ai besoin de l’odeur du feu, de la morsure de
l’hiver, des légendes de la nuit et de la flamme lunaire !
Je suis un rustaud, un paysan, une bête des forêts, un animal dans la
nature, un hôte des champs !
Un homme comme on n’en fait plus : avec des racines de chêne, des souvenirs
de pierres, des histoires mythologiques, des allures stellaires et des airs de
vagabond à chapeau de paille.
Je ne suis heureux que dans mon asile isolé de tout, loin de vos cités,
hors de vos règles sociales policées, complexes, modernes et froides.
Dans mon foyer qui se trouve nulle part, en pleine prairie, je m‘éclaire à
la bougie, me chauffe devant l’âtre et me nourris du peu que m’offre la
terre.
Je suis comme un rat dans son trou, un gueux dans son paradis, un astre
dans son ciel.
Je me sens chez moi, dans ma vraie maison.
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